La consultation des Agenais sur l'avenir de leur ville à l'horizon 2030 s'est avérée un succès à la fois quantitativement - près de 3000 habitants ont pris le temps de répondre au questionnaire, élaboré par l'Ifop et la Mairie d'Agen - et qualitativement. En effet, le profil sociodémographique des répondants "colle" très largement à la sociologie agenaise.
Le cadre de vie agenais est très largement reconnu comme un atout spécifique de la ville. Il émerge en effet comme première caractéristique spontanément associée par les habitants à leur commune.
Par ailleurs, 82% des répondants se déclarent satisfaits de vivre à Agen, un résultat d'autant plus spectaculaire qu'il est homogène quelle que soit la catégorie de la population et l'ancienneté de résidence dans la ville.
L'analyse des représentations associées à Agen vient expliquer ce haut degré de satisfaction : Agen est avant tout perçu comme agréable à vivre (84%) et comme une ville où l'on se sent en sécurité (63%).
Notons que ces dimensions n'enferment pas la ville dans une "gestion" confortable de ces atouts dans la mesure où près d'un habitant sur deux considère qu'Agen est dynamique ou tournée vers l'avenir.
Au delà cette notion de qualité de vie agenaise, les habitants associent à leur ville des attributs identitaires forts.
Sans surprise, le pruneau et le rugby dominent les éléments définissant l'identité de la ville. Pour autant, d'autres aspects émergent à un niveau de citations élevé : le "bloc garonnais" qu'il s'agisse du fleuve ou du Pont Canal ainsi que l'ENAP qui en dépit de sa récence dans le paysage Agenais (26 ans) constitue désormais un pan de son identité.
Parallèlement, venant symboliser cet attachement à la qualité de vie et à l'identité agenaise, deux tiers des habitants se voient vivre dans l'agglomération d'Agen d'ici dix ans.
La situation perçue d'Agen par grands domaines de vie quotidienne des habitants génère le plus souvent une satisfaction majoritaire qu'il s'agisse de l'accessibilité de la ville, de ses équipements (de la petite enfance à l'université) ou du numérique.
Toutefois, se font jour des demandes d'actions prioritaires sur des thématiques spécifiques. Il en va ainsi de l'emploi et du développement économique, de la propreté ou de l'accès aux services de santé, enjeux sur lesquels la situation agenaise apparaît insatisfaisante. Notons également l'expression d'attentes fortes sur la sécurité ou sur la préservation de l'environnement alors même que ces thématiques suscitent des jugements positifs.
L'ensemble de ces domaines d'action constituent donc le coeur des attentes des Agenais et structurent même leur capacité à se projeter a l'horizon 2030. Ainsi, leur portrait d'une ville idéale - une ville où l'on se sent en sécurité, ou le plein emploi est assuré et comprenant de nombreux commerces de proximité - reflète largement leurs attentes actuelles sur Agen.
En effet, apparaissent de forts éléments de continuité avec la situation actuelle. Agen 2030, c'est une ville conservant une politique fiscale équilibrée (même si 15% des répondants se disent prêts à payer plus d'impôts en contrepartie de plus de services publics), un habitat toujours pavillonnaire et familial (17% seulement pour un développement de l'habitat social) et une offre commerciale toujours équilibrée entre le centre-ville et la périphérie.
Seule exception s'agissant de la mobilité, une part très significatives des Agenais (44%) souhaite une diminution du nombre de la circulation automobile dans leur ville.
Cette projection raisonnable et harmonieuse dans cet horizon Agen 2030 tire sa source d'un fort consensus à l'égard des projets de la Municipalité. Tous sont très majoritairement soutenus par les Agenais, notamment ceux ayant pour finalité l'amélioration du cadre de vie.
En effet, réalisée avant le mouvement des Gilets Jaunes, la consultation menée pour la Ville d'Agen vient confirmer la forte demande de concertation des habitants pour toute décision concernant leur avenir.
Ainsi, près des trois quarts des répondants appellent de leurs vœux d'être associés au processus de décision prises par les élus municipaux. Nul clivage parmi les catégories de la population agenaise n'émerge pour nuancer cette attente.
Les vecteurs attendus de cette co-construction font systématiquement l'objet d'une adhésion majoritaire.
Toutefois, l'organisation de référendum, la création d'une Cour des Comptes locale contrôlant le bon usage de l'argent public ainsi que le développement de consultations des habitants par internet émergent en tête.